La nouvelle saison de l’Imaginaire s’ouvre dans les tous prochains jours, avec deux événements phares, à Musica puis à Royaumont.
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Une rentrée où l’ensemble strasbourgeois continue de tracer son sillon par delà les frontières terrestres aussi bien qu’esthétiques, entre musique innovante et artisanat, entre l’intensité organique de l’instrument et le champs des possibles de l’électronique.
L’Imaginaire dessine ici une géographie physique autant que musicale, sur laquelle souffle un vent aventureux de liberté et de créativité.
Un concert hyper bien à Musica !
S’appuyant sur son ancrage au coeur de l’espace rhénan, l’Imaginaire a noué depuis plusieurs années déjà des liens artistiques avec la Suisse.
Loin des clichés souvent en vigueur de ce côté-ci de la frontière, ce pays se démarque par une scène musicale, toute tendances confondues, inventive, frondeuse et libre, se nourrissant des influences culturelles multiples qui traversent le territoire, ou au contraire s’en affranchissant, pour mieux inventer ses propres langages.
Une identité transversale que partage l’Imaginaire, rejoint pour ce concert à Musica par HYPER DUO de Bienne (photo ci-contre), ville bilingue située à la croisée des espaces francophones et alémaniques.
Les deux formations partageront des oeuvres d’une nouvelle génération de compositeurs et compositrices qui s’affranchissent eux aussi des barrières de territoires, de cultures et de genre artistiques pour mieux oser des croisements insolites. Nous évoluerons entre gimmicks pop et écritures contemporaines, entre geste instrumental mis en scène et corps numérisé, entre points de repères et sauts dans l’inconnu … Une belle internationale contemporaine, à voir et à écouter, et l’occasion de découvrir La Pokop, la nouvelle salle de spectacle de l’Université de Strasbourg et du Crous investie pour la première fois par Musica.
Verre en transe
Après de nombreux mois de travaux, d’explorations, mais aussi et surtout de beaucoup d’enthousiasme et de recherches parfois joyeusement ludiques, Trans-verre est arrivé à maturité et c’est dans le cadre à la fois feutré et monumental de l’Abbaye de Royaumont que la première de cet objet artistique inclassable aura lieu.
Projet né lui aussi aux confins de l’Alsace et de la Suisse, et affranchi là encore des frontières qui peuvent séparer les arts de façon stérile, Trans-verre a fait se rencontrer, rappelons-le, “Les infondus” un couple de maîtres verriers, le saxophoniste de l’Imaginaire Philippe Koerper, et l’artiste sonore suisse Eliyah Reichen.
Des travaux de ce collectif est né un objet artistique à la fois improbable, onirique et spectaculaire, où une installation faite de tiges et de billes de verre, ainsi que de métal et de cloches, côtoie le saxophone de Philippe Koerper et un vieux magnétophone à bande que manipule Eliyah Reichen.
Les deux artistes mettent le verre en mouvement, tandis que le magnétophone enregistre.
Puis la bande est rembobinée et jouée au ralenti, avec, ça et là, des effets de réverbération, auxquels le saxophone vient répondre.
Des caméras sont fixées au plus près de l’installation, et renvoient des images tissant une voie lactée de lumière et de verre.
On le devine, Trans-verre offre un voyage sensoriel au coeur des matières, qu’il s’agisse du verre, du son et de l’image.
Un voyage à vivre vers des ailleurs inédits et envoutants.
Suite à cette première très attendue, Trans-verre sera voué à tourner dans trois formules complémentaires: une installation, une performance, un spectacle jeune public.
Aperçu de la saison
Outre la diffusion de Trans-verre, la nouvelle saison de l’Imaginaire sera marquée par la collaboration avec le compositeur brésilien Sérgio Rodrigo, doctorant à la HEAR et à l’Université de Strasbourg. Né en 1983 à Diamantina, au Brésil, Sérgio Rodrigo s’emploie à nouer des liens entre la très riche musique populaire de son pays d’origine, et les écritures contemporaines.
Il s’intéresse aussi à la musique électronique, et affectionne les démarches pluridisciplinaires impliquant le cinéma, les arts visuels, la littérature ou encore la philosophie. Un artiste passionnant, avec lequel l’Imaginaire mènera divers workshops de janvier à avril 2023, avant un concert de création en mai, en lien avec la HEAR et l’Université de Strasbourg.
Autre projet qui revient en 2023, la création de la nouvelle version de "Oblivion", de Sebastian Rivas. Après des reports liés à la longue crise sanitaire, les différents protagonistes de cette aventure musicale s’emploient à la remettre sur le métier pour une première à la fin de l’été 2023, à Royaumont. Elle sera suivie de représentations à Stuttgart, avec les Neue Vocalsolisten, et à Bâle, à la Gare du Nord, en fin d’année 2023. A suivre !
Crédits photos (c) Daniel Zea, Pablo Fernandez, l'Imaginaire, Babelscores.
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